L'UNION DES PATRIOTES

Publié le par actionfrancaise-poitou.over-blog.com

Les semaines passent et se ressemblent. Outre la Syrie, dont le pouvoir fait face avec détermination à la contestation en tirant sur les manifestants, en Libye les insurgés peinent toujours, à l’heure où nous écrivons, à chasser Kadhafi... ...en dépit de l’aide reçue par l’OTAN, dont l’action, comme en Afghanistan, n’est pas exempte de bavures alors même que l’engrenage se profile : la résolution 1973 de l’ONU est déjà outrepassée, avec l’action à terre des forces spéciales américaines, en dépit des hésitations initiales d’Obama... Quant à la Côte-d’Ivoire, les événements se sont précipités mais la victoire de Ouattarra risque d’avoir un goût amer : ses partisans ne sont pas les colombes de la paix que n’ont cessé de nous dépeindre depuis plusieurs mois des media occidentaux manichéens parce que « politiquement corrects »... Oui, les élus de la « communauté internationale » sont capables, eux aussi, de commettre des massacres et les cadavres se comptent déjà par centaines... voire par milliers. Comme l’écrit Bernard Lugan, « en Côte-d’Ivoire comme en Libye, ce ne sont pas de « bons » démocrates qui combattent de « méchants » dictateurs, mais des tribus [en Libye] ou des ethnies [en Côte d’Ivoire] qui s’opposent en raison de fractures inscrites dans la longue durée1 », une longue durée que, précisément, l’idéologie des droits de l’homme, alliée à des intérêts bien compris, ignore superbement. En France, l’actualité internationale s’invite dans le débat pour la présidentielle au travers du drame redoublé vécu par les Japonais. Car au lendemain de la publication de leur programme économique et social pour 2012, les socialistes, favorables à une sortie du « tout nucléaire » s’opposent déjà aux écologistes, qui militent pour une sortie du nucléaire pure et simple. Dans l’attente d’une éventuelle candidature de Nicolas Hulot, qui se fait autant désirer chez les écologistes que DSK chez les socialistes, c’est la perspective, à gauche, de belles empoignades où les premiers auront pour concurrent ...Jean-Luc Mélenchon puisque celui-ci s’est prononcé, lui aussi, pour une sortie du nucléaire, en dépit de ses alliés communistes, traditionnellement favorables à l’atome...

 

Une tragi-comédie politicienne d’où, comme d’habitude, est écartée toute réflexion approfondie. Il faudrait, pour cela, que les sujets cruciaux puissent échapper à la démagogie politicienne. Le roi, par sa présence, serait le garant d’une réflexion ...durable, laquelle permettrait d’assurer une prise de décision indépendante des groupes de pression conciliant, autant que possible, impératifs économiques et sécurité écologique. LES SOCIALISTES : UN PROGRAMME MOLLASSON Les socialistes n’en ont pas moins pris un train d’avance sur une UMP dont la communication, outre l’affaire Lagarde-Tapie, est de plus en plus confuse, entre des réformes brouillonnes et/ou d’affichage (justice, sécurité, immigration, psychiatrie), des débats démagogiques (laïcité) ou toujours repoussés (maintien ou non de l’ISF), sans écho dans l’électorat, et la contestation désormais ouverte du Président de la République, devenu un véritable boulet. Mais le PS a également pris de cours un Front National qui, pour sortir de son image de parti protestataire et s’ancrer dans le paysage électoral, doit devenir crédible à sortir la France de la régression économique et du chômage et convaincre du sérieux de sa proposition de sortie concertée de l’euro. Certes, le programme des socialistes n’est lui-même qu’un ensemble de recettes éculées, de mesures cosmétiques et de vœux pieux, mais il a à la fois le mérite d’exister et des leaders ayant une stature gouvernementale pour le défendre. Pourtant, ce qu’il propose est bien faible : retour des emplois jeunes, encadrement des stages et du recours aux CDD ou à l’intérim, égalité salariale entre hommes et femmes, incitation fiscale à l’investissement des entreprises, CV anonyme, limitation des écarts de rémunérations de 1 à 20 (pour plaire à Mélenchon)... mais uniquement dans les entreprises dans lesquelles l’Etat a une participation, fin de l’exonération des heures supplémentaires, fusionnement de l’impôt sur le revenu avec la CSG. Bref, le PS a concocté un programme mollasson de centre gauche qui a pour avantage (politicien) et faiblesse (économique) de rompre symboliquement avec le sarkozysme sans tourner le dos aux exigences européennes : chaque candidat pourra placer le curseur en fonction de sa sensibilité ou ...des intérêts qu’il représente. Seule mesure véritablement intéressante : la création d’une « banque publique d’investissement », regroupant la Caisse des dépôts et consignations, Oséo, le Fonds stratégique d’investissement et la Banque postale, laquelle pourrait marquer le retour de l’Etat dans la stratégie industrielle. Mais ne rêvons pas : Bruxelles veillera et ce ne sont pas les socialistes qui feront de la résistance, surtout si c’est le candidat du FMI qui est élu...

Quant au recrutement de 10 000 gendarmes et policiers en cinq ans, ils seront loin de compenser les dizaines de milliers de postes supprimés par Sarkozy et bien insuffisants pour lutter contre une insécurité dont le caractère de plus en plus tribal ne laisse pas d’inquiéter. Le programme sociétal du PS ? Chacun le connaît déjà. La mesure phare en sera le mariage homosexuel, avec droit d’adoption par les « couples » ainsi reconnus. NATION ET PROGRÈS Aussi, pour mettre fin à l’imposture UMPS, Paul-Marie Coûteaux a-t-il lancé un appel à une « alliance des patriotes », en écho à la déclaration de Marine Le Pen, le soir du second tour des cantonales, assurant que le Front National serait le promoteur d’un « rassemblement des patriotes de droite et de gauche ». Dans la liste de ses "partenaires", le Rassemblement pour la France, dont fait partie Coûteaux, inclut, outre le FN, le MPF de Philippe de Villiers et Debout la République de Nicolas Dupont-Aignan, ...qui a déjà fait savoir en début de semaine qu’il tenait absolument à présenter sa propre candidature. C’est, quant à nous, dès le lendemain des cantonales que nous avons appelé à la « recomposition du paysage politique autour des forces nationales. Il y faut toutefois un préalable : que celles-ci puissent, dans le cadre d’une alliance ouverte à tous les citoyens et responsables de bonne volonté, s’unir autour d’un projet cohérent. “Nation et progrès” : les Français dans leur grande majorité savent que si la nation, lieu de leurs libertés concrètes, ne peut pas tout, aucun progrès n’est possible sans elle.2 » Il appartient, dans cette optique, à Marine Le Pen et à Paul-Marie Coûteaux d’avoir l’intelligence politique de n’écarter, a priori, de ce rassemblement aucune tradition nationale. C’est la première condition de la victoire. François Marcilhac - L’AF 2000 n° 2814

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